Toutes mes excuses à Jean Racine, ce pastiche de "Phèdre" est à coup sûr un massacre ! Voir l'original ici.
Béachel, en chemise blanche, la main dans les cheveux, descend de son jet privé, portant sur son dos accablé toute la misère du monde, suivi de Bernard K. (qui porte, quant à lui, un sac de riz), suivis de quatre domestiques en livrées, suivis de journalistes, de photographes et de paparazzis. Il revient d'une mission périlleuse. Au mépris du danger, il a proclamé haut et fort son soutien à la population d'un pays dévasté par la famine et la guerre, dans la lointaine Afrique.
Arielle, sortant de sa limousine, s'élance langoureusement à sa rencontre.
ARIELLE
Béachel mon amour, de quelle horreur blessé
Vous fûtes le témoin en ces lieux délaissés ?
BÉACHEL
Que dites-vous, madame ? et quel mortel souci
Pourrait nous empêcher de poser pour Voici ?
ARIELLE
Puisque Bizness le veut, de cette presse déplorable
Nous ferons les gros titres, et serons admirables.
BÉACHEL
M'aimez-vous ?
ARIELLE
De l'amour j'ai toutes les douleurs.
BÉACHEL
Chérie !
ARIELLE
Tu as vu le comble des horreurs.
Tu es un vrai héros, je suis ton amazone.
Tu es...
BÉACHEL
Oui ?
ARIELLE
Tu es le guide suprême, courageux comme personne,
Philosophe enragé, polémiste mal aimé...
BÉACHEL
Et homme d'action, grands dieux !
ARIELLE
C'est toi qui l'as souhaité !
BÉACHEL
C'est la guerre ! le sang coule et les hommes trépassent.
Que Béachel arrive, et l'injustice s'efface :
Tiers-Monde infortuné, Africains malheureux,
Palestine occupée, Proche-Orient dangereux...
ARIELLE
Mon mariage bat de l'aile. À peine ai-je repassé
Ta belle chemise blanche que tu t'es éclipsé,
Sans repos mon amour tu pourfends l'ennemi
Aux quatre coins du monde, et délaisses ta mie...