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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 14:00
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"Giselle l'exubérante, la danseuse exaltée, tout à sa joie d’aimer et de se croire aimée... l'heureuse Giselle n'est plus que fureur et ravage! De terribles tourments la torturent ; prise de vertiges, elle vacille sur ses pointes. Il a suffi d'une soudaine révélation, lorsque Hilarion s'est offert le sinistre plaisir de détruire son rêve. Le mystérieux Loys, dont elle s'est follement éprise, est un imposteur. Il n'est autre que le prince Albrecht, le fiancé de l'altière princesse Bathilde! Eblouie par ses brillantes élévations, la naïve Giselle s’est laissée séduire au cours d’un pas de deux très enlevé. Elle croyait ses sentiments partagés… Mais son bien-aimé a-t-il jamais éprouvé pour elle plus qu'un trouble passager? Il ne s’est costumé en villageois que par un de ces caprices propres aux puissants ; et sa passion pour elle n'était que mascarade! Giselle tournoie de proche en proche, désespérément. Elle s'adresse à Albrecht, puis à Bathilde - et leurs attitudes respectives ne font que confirmer ses soupçons. Eperdue de douleur, elle se tourne vers ses proches... mais ni sa mère compatissante, ni Hilarion, qui la consolerait volontiers, ni ses amis consternés ne savent lui porter secours; encore moins Albrecht, dont la duplicité l'a brisée à tout jamais. Giselle, poursuivant sa variation tragique, sombre de plus en plus dans la folie. Subitement, elle se saisit de l'épée du prince, un objet de facture noble, au manche ouvragé, à la lame brillante et aiguisée. Fascinée, elle la brandit à bout de bras, la contemple, comme le symbole de la trahison qui l'a perdue. Tous, autour d'elle, dans l'attente de son geste, demeurent figés, n'osant y croire... Sous les yeux d'Albrecht bourrelé de remords, de Bathilde horrifiée, des villageois médusés, Giselle se pourfend le coeur et meurt en quelques soubresauts."


"Elisabeth, agenouillée, se penche sur la jeune femme, toujours inanimée. Elle laisse échapper un cri :
- Ce n'est pas possible, non! Pas toi, Claire!
- Mais enfin, reprends-toi, vous n’êtes pas dans ta chambre à coucher, enfin! la gourmande Orianne. Vos histoires de cœur n'intéressent pas le public!
- Sale petite peste! C'est de ta faute, tout ça!
Les quelques danseurs qui s'étaient attardés ça et là se retournent, interdits. Jamais personne ne l'a entendue s'exprimer de la sorte. Elisabeth se relève, livide, le visage défait, et s'avance vers Orianne. Décontenancée, cette dernière recule d'un pas.
- Claire est morte! Elle s'est tuée avec l'épée du prince Albrecht! annonce Elisabeth d’une voix terrible.
- Mais... c'est impossible! Enfin, tu dérailles! Ce n'était qu'une épée de fer-blanc, un jouet!
- Elle est morte, je te dis! Son pouls est immobile ! Elle ne respire plus! J'ai bien examiné l'épée, c'est de l'acier trempé… je n'y comprends rien, mais il y a dû avoir une substitution avant le spectacle. Tout ce qui compte, c'est qu'elle est morte... et c'est de ta faute, espèce d'ordure!"

"L'émotion est intense. La plus populaire des ballerines, l'étoile des coeurs s'est éteinte! Et pourquoi ? Et comment ? et par quel sort funeste? Quelques-uns s'évanouissent, beaucoup fondent en larmes, tous sont terrassés. Ordre est donné à tous les spectateurs de quitter leurs places dans le calme, et de bien vouloir présenter leurs papiers d'identité aux agents de police présents à la sortie. L'évacuation, néanmoins, est houleuse. Sur la scène, d’autres policiers procèdent à des vérifications similaires concernant les danseurs et tout le personnel de l'Opéra. L'édifice est fouillé de fond en comble. Le corps est examiné, un médecin légiste est mandaté. L'arme est saisie. Une étrange découverte est effectuée dans la loge de la défunte : une épée de fer-blanc, en tous points semblable à celle qui a causé la mort, à peine un peu plus légère. "
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